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L’impatience pour le voyage tambourine. 

Un projet portant sur une problématique sensible et capitale dans le monde qui est l’immigration a été préparé pendant un bon moment, en premier lieu par l’équipe hôte, celle des jeunes italiens et dans le deuxième temps par toutes les équipes participantes au projet dont OFCI en France.

La date du projet a été modifiée à cause de la pandémie « COVID-19 » pour le 26 Juillet au 3 Aout 2020. Les jeunes venant de plusieurs pays de l’Union européenne seront présents à la date prévue notamment ceux de la France, de l’Allemagne, de la Grèce, …

Nous étions dans le doute du déroulement du projet mais nous avions l’assurance que quelque-chose se produira, nous pouvions ressentir cela. Aussitôt le jour du voyage frappe à nos portes, chaque participant s’est préparé depuis son pays et sa ville d’origine, ce fut le cas pour ceux de Paris, de Lilles, d’Athènes…

À l’Aéroport de Paris Orly, toute l’équipe française était présente et ensemble, contente et impatiente de partir pour la Sicile découvrir une culture étrangère et rencontrer d’autres personnes, des jeunes non seulement ceux participants au projet (car ils vont faire partie de la famille restreinte après quelques jours ensemble) mais surtout ceux de l’Italie qu’on va rencontrer dans les bars, les restaurants, à la plage, à la piscine ou à l’hôtel.

Quelques heures après, nous voici à Catane attendant les autres jeunes qui arrivèrent des autres pays pour prendre ensemble le mini-bus et nous diriger vers notre destination principale qui est la Sicile. Tout le monde arrivait et nous saluait chaleureusement. S’embrassant et se présentant, toute personne était contente d’être là, ce qui donnait l’impression que la pandémie a été oubliée ou plutôt chacun de nous voulait se sentir vivant, faire rayonner l’amour et la joie que la peur. Que dire de nos prénoms que les autres n’arrivaient pas à prononcer correctement ? Oui, nous les excusions, notre amitié ayant été primordiale à notre droit au respect de nos prénoms car on sentait l’incohérence desdits prénoms chaque fois qu’ils étaient prononcés par des amis dont les langues présentent un système phonétique tout à fait différent. C’était réciproque.

L’amour pour la vie de chacun d’entre nous se manifestait à travers les embrassades et les questions sur la vie des autres sans oublier les petites blagues parfois étranges, climat d’enthousiasme justifié par le fait que c’a été notre première rencontre.

La Sicile nous caresse.

Arrivant en Sicile, à la belle résidence de vacances de Letojanni, située sur une montagne qui donne une vue mystérieuse sur la mer. L’équipe est au grand complet. C’est le temps de diner et de continuer nos conversations sur des nouveaux sujets ou ceux déclenchés depuis l’Aéroport de Catane ou dans le mini-bus. C’étaient les sujets basés sur la provenance de chacun, nous voulions en savoir plus.

Notre première nuit était émouvante car l’anniversaire de l’un des participants, Youri, chef de l’équipe française. Profitant tous de son jour, une fête a été organisée en son honneur. Une bonne musique résonnait aux oreilles et des convives bougeaient suivant le rythme, certains qui ne savaient pas danser ni bouger en cadence se contentaient de sauter, de chanter ou de crier. La seule chose qu’on voulait a été de nous amuser et non pas de créer de la chorégraphie. La fête était longue et amusante et tout le monde était content et souriant car notre séjour débutait bien.

Nous voici Sicile, tu dois nous supporter pendant sept jours car nous sommes incontrôlables et en pleine évasion.

Étant responsable en l’intérieur de chacun de nous, on sentait l’envie de dire ‘’arrêtons les amis, nous avons assez dérangé ce soir ! ‘’ mais rien, car la joie était la seule chose qui comptait pour nous en ce moment-là. Que nos voisins nous excusent pour notre amitié avec la joie ce soir car nous ne pouvons pas nous arrêter.

Dans les échanges des jeunes, les surprises sont fréquentes. Ce qui va ouvrir notre esprit ce n’est pas le projet en lui-même avec son thème strict mais le fait de rencontrer les gens qui conçoivent différemment la vision du monde, dans une diversité des culturelle pédagogique. Cela dit, quand on voyage, il reste souhaitable de s’adapter aux vagues de la saison et du vent du jour, d’où qu’elle provienne.

Le jour suivant, tous fatigués à cause du sommeil retardé par la fête d’anniversaire de Youri, nous nous retrouvâmes pour continuer notre aventure de la découverte car nous sommes présents en Sicile pour découvrir, changer nos perspectives, réfléchir aux solutions sur une question importante dans le monde des humains qu’est l’immigration engendrant une politique très défavorisée surtout en ce qui concerne les réfugiés et les migrants sans papiers. Nous commencions avec des Energizers bien adaptés à nos deux situations, celle de vouloir se réveiller de notre sommeil et celle de vouloir se connaitre. C’étaient les jeux d’interconnaissances et de la danse.

Les activités sont prévues chaque jour dont l’une des plus remarquables est l’excursion en bateau à proximité d’ISOLA BELLA (la belle ile, en français). Nous arrivâmes tous impatients de se promener sur l’eau au bord d’une vedette bien propre avec une musique douce qui nous caresse, qui nous inspire, qui nous chatouille et nous force de se trémousser même pendant une minute. Les chanteurs italiens savent amuser les jeunes en les inspirant surtout au bord d’un bateau transportant des jolies filles et des beaux garçons, tous en maillot de bain. Nous nous prenions pour les rois de l’ISOLA BELLA car voulant que toute notre vie restât la joie. Nous pouvions sentir la nature surtout pour les amoureux de cette dernière, la nature aussi pouvait sentir les humains heureux qui la dérangeaient avec des cris, des mouvements brusques et qui essayaient de la choyer avec de la belle musique italienne. Nous nous sentions en elle et elle se sentait en nous. Quelques minutes après, les quatre bateaux s’arrêtèrent pour un plongeon aux abords d’une côte rocheuse, puis on continua à danser, à chanter et les plus rapides plongeaient déjà dans la mer comme des serpents marins. Ils nageaient tellement bien que dans le monde des poissons on les appellerait les « humains-poissons ». Les uns traversèrent l’eau pour se mettre sur la roche et nous pouvions sentir comment ils se considéraient comme les rois de la mer ou plutôt les esprits de l’eau. 

La plus émouvante des activités fut celle découverte en utilisant le théâtre de l’opprimé qui a été créé par Augusto Boal, un génie brésilien qui sait faire ressentir les uns ce que les autres ressentent, c’est la définition même de ce style de théâtre. Nous devrions devenir des acteurs, prendre des rôles différents et le public a le droit d’interagir pour trouver des solutions à la problématique posée.

Notre problématique, rappelons-le, était l’immigration. Nous avions l’oppresseur, l’opprimé, le privilégié et le public qui pouvait se rendre acteur et suggérer des solutions au problème.  Nous pouvions ressentir ce que ces pauvres expatriés ou réfugiés ressentent mais aussi ce que ces cyniques à l’apparence humaine éprouvent quand ils marginalisent les autres peuples.  Nous avons eu également un débat, nous divisant en deux groupes, l’un donnant des arguments pour l’immigration et l’autre exposant les arguments contre l’immigration. C’était un sujet très politique mais nous avions conscience des effets de ce que nous défendions aussi théâtraux soient-ils.

Un après-midi différent nous rattrape et nous devrions nous rendre pour une visite touristique à Taormine. Tous à bord du bus, des questionnements survenaient surtout pour ceux qui n’ont jamais visité cette cité par le passé, ce qui était mon cas. Heureusement pour les nouveaux, Emanuel avait déjà pris la peine de nous présenter la cité en photos en nous peignant tous les sites touristiques. Nous qui étions venus pour un projet psycho-philosophique et idéologique sur l’immigration, nous voilà devenus touristes bien contents de notre nouveau statut. Nous avons décidé de nous séparer en petit groupe pour permettre à chacun de voir ce qui l’intéresse le plus. Les uns prirent la route vers le théâtre grec, « Teatro en italien », les autres se dirigèrent vers les magasins pour faire du shopping, se prendre une glace avec les amis, ou à la recherche d’un parc récréatif. Pour nous qui avions décidé de visiter le célèbre Teatro nous avions eu la chair de poule quand nous observions la construction très ancienne, qui est le fruit du travail du génie d’un groupe des anciens venant de partout dans le monde, en occurrence des romains, des grecs, des africains… Un orchestre se préparait pour une prestation musicale, tous habillés en noir on dirait le côté opposé des Anges. Nous ne pouvions pas rester longtemps car le rendez-vous de retour était pris pour 19h30’. Alors nous nous dirigeâmes tous vers le bus, montant à bord en souriant, nous retournâmes vers notre demeure.

Tout le monde voulait aller en randonnée à l’assaut d’Etna. Malheureusement, à cause de la période maussade certains n’ont pas eu la chance de satisfaire leurs envies de découvrir le volcan. Mais ceux qui ont fait la randonnée étaient si joyeux qu’ils transmettaient leur joie aux autres.

L’amour du voyage et ses effets.

C’était un voyage des fous et des folles car chaque soir c’était la fête, une fête non-stop. Hormis la musique, la bière et la danse, nous plongions dans la piscine toute la nuit. Nos voisins ne sont pas restés insatiables car ils passaient la nuit avec nous. Nous parlions de tous les sujets, nous sentions qu’ils étaient contents de découvrir les autres et nous de même. 

Chaque jour nous partions à la plage à bord du bus de la résidence. Nous nous baignons pendant des longues heures, échangeant nos cultures (la différence dans la diversité) et notre vision du monde.

A partir de notre résidence nous admirions la beauté de la nature car nous avions une vue mirifique sur la mer et sur les petites maisons au pied de la montagne. Pour la plupart, c’était la première fois de résider sur une montagne. Alors chaque matin avant notre petit déjeuner, nous passions le temps à observer encore et encore la belle mer qui est aussi la mère de la Sicile car toutes les légendes ont trait à cette nature mondialement reconnue. Toutes nos folies se sont déroulées dans le respect des uns envers les autres. Nous avons pu créer une communauté, aussi petite et hétérogène qu’elle soit, nous l’aimons car nous pouvons la sentir.

En Italie, c’est la joie et la beauté. Pour dire bonjour aux jeunes et jolies filles, on utilise le mot « Ciao Belli » ce qui signifie « Salut les jolies ». C’est vrai, les filles sont très jolies en Sicile non seulement à travers leurs apparences mais surtout leur sourire et leur gentillesse  qu’on peut ressentir par les mots qui sortent de leurs bouches.

Pendant mon temps de méditation j’ai pu rencontrer une très jolie fille qui s’appelle Alexandra, à la chevelure épaisse, une petite blonde toujours bien soignée, au sourire d’une fleur, une bonne danseuse calme et gentille et je suis dans l’espérance que chacun d’entre nous a eu un moment de rencontre avec une personne magique telle qu’elle. Je pense que le voyage n’est pas le fait de se déplacer mais plutôt celui de découvrir, de rencontrer et d’aimer. 

Gédéon KAKONDE et ses ressentis.

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