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La radicalisation est un phénomène présent dans toutes les sociétés du monde. Les raisons pour lesquelles les gens ont tendance à être plus ou moins radicaux dépendent de différents facteurs. Dans cet article, nous allons expliquer les termes qui apparaissent régulièrement lorsque ce sujet extrêmement compliqué est abordé. Nous nous intéresserons dans de prochains articles aux motivations et aux différentes formes de radicalisation.

Il n’existe pas de définition unique et universellement acceptée pour le terme “radicalisation”. Ainsi, nous utiliserons les définitions que les experts et les organismes de l’Union Européenne proposent pour comprendre le concept. Vous trouverez à la fin de l’article la documentation que nous avons utilisée pour vous présenter cette nouvelle saison “Comprendre la Radicalisation”. Nous espérons que vous la trouverez intéressante et voudrez par la suite vous pencher encore davantage sur la thématique.

Revenons aux racines…

Le terme “radicalisation” vient du latin radix, dont le sens linguistique est d’aller à l’origine ou à la base fondamentale de quelque chose. Actuellement, quelques expressions, qui font référence à ce sens, sont encore utilisées dans la langue, comme “aller à la racine du problème”, “déraciner”… On utilise le terme dans plusieurs domaines tels que les mathématiques, la linguistique, la politique, la musique, etc.

Historiquement, ce mot était utilisé pour désigner les idées de la gauche politique «anticléricale, démocratique et progressiste». Actuellement, le sens s’est tourné vers d’autres usages : “fondamentaliste, antidémocratique et conservateur” (UNPD, 2015).

L’usage actuel

Jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, qui ont provoqué un changement important dans l’Histoire actuelle, le sujet de la radicalisation n’était pas mis en lumière par les chercheurs et les personnalités politiques. Avant cet événement, le terme était utilisé presque uniquement dans la littérature théorique. Depuis, le terme est devenu tendance auprès de ceux qui étudient ce qui se passe dans le monde – je veux dire les conflits entre l’Occident et l’Orient. Beaucoup de publications, de livres, d’articles, de vidéos, de conférences, de séminaires ont commencé à définir et à utiliser le terme “radicalisation” ainsi qu’à étudier les raisons qui ont pu conduire des personnes à suivre ce processus.

La radicalisation est une nébuleuse très vaste, d’autres terminologies apparaissent donc dans notre esprit : terrorisme, extrémisme, violence…

Tous ces mots ont-ils le même sens? La réponse à cette question est NON, bien sûr. Même si vous pensez que ces mots ont la même signification, ils sont en réalité différents. Bien que les nuances entre ces termes soient difficiles à appréhender, celles-ci existent bel et bien.

Dans les prochains paragraphes, je vais vous expliquer les définitions de quelques concepts liés à la radicalisation.

Violence

On trouve les origines de ce mot dans l’antiquité romaine, la violence était liée à la force physique. Aujourd’hui, la violence peut être vécue différemment en fonction du contexte :  l’environnement socioculturel, la situation géographique, le style de vie, les idées, les opinions et l’orientation politique, votre réalité… De nombreux facteurs interviennent dans l’expérience que l’on peut en faire, ainsi que les personnes vers lesquelles elle peut se diriger. D’autre part, la violence est souvent évaluée par des degrés qui peuvent être plus ou moins forts.

Sous cet article, vous pourrez trouver un article de Johan Galtung qui développe davantage ce concept. Nous vous recommandons de le lire.

Paix

Le terme “paix” englobe également une myriade de connotations : la fin des conflits, la tranquillité de l’esprit, le repos éternel,… le mot est toutefois communément défini comme “l’absence de violence”.

Les ressources pour combattre la radicalisation sont principalement basées sur ce concept comme le Programme des Nations Unies pour le Développement l’a fort bien dit en 2015 : «la paix (…) est ostensiblement la raison sous-jacente de la création de tout programme de lutte contre la radicalisation, car la radicalisation est perçue comme une menace pour la paix».

Mais… y a-t-il de la paix dans un lieu où il n’y a pas de guerre ? Est-il possible d’avoir la paix dans un lieu violent ?

Radicalisation

Comme je l’ai dit au début de cet article, la définition du terme n’est pas unique et universelle. Le terme est communément décrit comme “le processus de changement social, psychologique et idéologique qui conduit à l’extrémisme et potentiellement à l’extrémisme violent”.

La Commission européenne définit le terme comme “un phénomène complexe de personnes adhérant à une idéologie radicale qui pourrait conduire à la perpétration d’actes terroristes”.

La RAN (Radicalisation Awareness Network) la définit comme : “le processus par lequel un individu en vient à adopter des idées et des aspirations politiques, sociales ou religieuses extrémistes qui servent ensuite à rejeter la diversité, la tolérance et la liberté de choix, et à légitimer la violation de l’État de droit et le recours à la violence contre les biens et les personnes”.

Extrémisme

La Commission européenne définit l’extrémisme comme “la position idéologique caractérisée par une vision polarisée du monde, une méfiance à l’égard des institutions étatiques et des processus décisionnels démocratiques, et la légitimation du recours à la violence. Étant donné que le radicalisme au sens strict fait référence à des doctrines politiques qui cherchent un changement radical mais ne cautionnent pas la violence, son utilisation comme synonyme d’extrémisme est évitée ici.”

Terrorisme

La définition que nous avons utilisée pour définir le terrorisme vient de l’IOM (International Organization for Migration) : “l’utilisation intentionnelle et systématique d’actions destinées à provoquer la terreur dans le public comme moyen d’atteindre certaines fins. Le terrorisme peut être l’acte d’un individu ou d’un groupe d’individus agissant à titre individuel ou avec le soutien d’un État. Il peut également être l’acte d’un État, que ce soit contre la population (la violation des droits de l’homme, par exempe le travail forcé, les déportations, le génocide…), ou dans le cadre d’un conflit armé international contre la population civile d’un État ennemi”. (2011).

Selon l’Union européenne, “l’hypothèse principale est que l’extrémisme violent et le terrorisme sont le résultat d’un processus de radicalisation individuelle ou collective qui conduit à la légitimation morale de l’utilisation de la violence à des fins politiques ainsi qu’à la préparation à devenir effectivement violent” (REPC, 2019).

Bibliographie:

  • EUCPN. European Crime Prevention Monitor 2019/1: Radicalisation and violent extremism. Brussels: European Crime Prevention Network, 2019  
  • UNPD, “Discussion Paper Root Causes of Radicalization in Europe and the Commonwealth of Independent States”, 2015
  • IOM, Glossary on Migration, 2011. Available on: https://www.west-info.eu/files/iom.pdf (04/02/2021)

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