Coeur, Tête, Main
Cette méthode permet d’évaluer objectivement une ou plusieurs idées en les analysant à travers trois dimensions clés : émotionnelle, logique et pratique. Elle facilite la prise de décision collective ou individuelle pour prioriser les idées à fort impact.
Matériel nécessaire :
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Feuilles de papier ou tableau blanc
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Stylos ou marqueurs
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Post-it de différentes couleurs (facultatif)
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Fiches ou tableau de notation (papier ou numérique)
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Ordinateur avec tableur (optionnel pour automatiser la synthèse)
Nombre de participants :
Minimum : 1 participant
Maximum : 20 participants
Durée estimée de l’activité :
Entre 45 minutes et 2 heures, selon le nombre d’idées à évaluer
Catégorie de l’activité :
Prise de décision stratégique
Descriptif de l’activité
L’activité consiste à examiner une liste d’idées ou de projets à travers trois filtres d’analyse complémentaires : émotionnel, logique et pratique. Ces filtres permettent de dépasser le simple enthousiasme initial souvent associé à la créativité ou au brainstorming. L’objectif est de faire émerger les idées les plus pertinentes, viables et impactantes, que ce soit dans un contexte associatif, entrepreneurial, éducatif ou institutionnel. Le filtre émotionnel explore le lien affectif entre l’idée et ses parties prenantes. Le filtre logique évalue la cohérence et l’alignement stratégique avec les objectifs de l’organisation. Le filtre pratique mesure la faisabilité, les ressources disponibles et les contraintes techniques ou légales. L’approche encourage une réflexion collective ou individuelle approfondie, et peut s’appliquer aussi bien après une session de génération d’idées qu’en phase de planification de projet. Elle est particulièrement utile dans les contextes où de nombreuses propositions sont en concurrence, où les enjeux sont élevés, ou lorsque les ressources sont limitées. Elle facilite un choix éclairé en tenant compte à la fois de l’intuition, de la raison et de la réalité concrète.
Instructions pour mettre en œuvre l’activité
Pour commencer, chaque participant ou le groupe dans son ensemble recense les idées à évaluer, issues par exemple d’un précédent atelier de brainstorming ou d’un appel à suggestions. Ces idées sont notées de manière lisible, individuellement sur des feuilles ou des post-it. Une fois la liste finalisée, chaque idée est analysée successivement selon les trois spectres.
Le premier spectre, émotionnel, vise à déterminer dans quelle mesure l’idée suscite un engagement affectif. On se pose ici des questions telles que : cette idée est-elle enthousiasmante ? Suscite-t-elle un intérêt personnel ou collectif ? Est-elle porteuse de valeurs fortes ou de plaisir à être mise en œuvre ? Est-ce que les parties prenantes sont susceptibles d’y adhérer spontanément ? Cette évaluation peut se faire à l’oral ou à l’écrit, en notant pour chaque critère une appréciation sur une échelle simple, par exemple de 1 à 5.
Le deuxième spectre, logique, permet d’analyser la rationalité de l’idée. Il s’agit ici de vérifier si elle est alignée avec les objectifs de l’organisation, si elle répond à un besoin réel, si elle pourrait générer des bénéfices mesurables (impact, visibilité, financement, adhésion, etc.), et si elle repose sur une base cohérente et structurée. Ce spectre nécessite une discussion plus factuelle, éventuellement appuyée par des données internes ou externes. Les notes sont attribuées à partir des réponses à ces questions.
Enfin, le troisième spectre est celui de la faisabilité pratique. Cette phase vise à évaluer le réalisme de la mise en œuvre de l’idée : dispose-t-on des moyens humains, financiers et matériels ? Les délais sont-ils compatibles ? L’environnement réglementaire le permet-il ? Cette idée a-t-elle déjà été testée avec succès, ou au contraire comporte-t-elle des incertitudes majeures ? Là encore, une note est attribuée à chaque critère.
Une fois les trois spectres complétés pour chaque idée, les résultats peuvent être synthétisés visuellement à l’aide d’un tableau ou d’un graphique radar, permettant de comparer facilement les idées entre elles. L’idée ayant les scores les plus équilibrés ou les plus élevés pourra alors être considérée comme prioritaire. L’exercice peut se faire de manière totalement collective (discussion de groupe) ou en sollicitant des évaluations individuelles anonymes, avant une mise en commun. Il est essentiel de respecter un cadre bienveillant et constructif, afin que les idées soient critiquées sur leur potentiel et non sur leur origine. La méthode peut être adaptée à des contextes variés, qu’il s’agisse de sélectionner des projets, des campagnes, des actions concrètes ou des stratégies organisationnelles.