« Carte des Priorités » – Recentrer l’Action Collective
L’atelier de la carte des priorités est une méthode collaborative visant à hiérarchiser les actions d’une organisation en fonction de leur pertinence, de leur impact et de leur cohérence avec les objectifs fondamentaux. Il permet de prendre du recul et de réaligner les efforts collectifs vers ce qui compte réellement.
Matériel nécessaire :
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Feuilles de grand format ou tableau blanc
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Feutres ou marqueurs de différentes couleurs
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Post-it ou petits papiers autocollants
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Règle ou mètre pour tracer la matrice
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Espace de travail suffisamment grand pour accueillir tous les participants autour du support
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Horloge ou minuteur pour la gestion du temps
Nombre de participants : Minimum 3, maximum 20 personnes
Durée estimée de l’activité : 2 à 3 heures
Catégorie de l’activité : Diagnostic organisationnel et planification stratégique
Descriptif détaillé de l’activité :
L’atelier de la carte des priorités a été conçu pour accompagner les membres d’une organisation dans une démarche de recentrage stratégique. Trop souvent, les structures – qu’elles soient associatives, entrepreneuriales ou institutionnelles – s’engagent dans une multitude d’actions sans évaluer leur pertinence réelle, ce qui peut entraîner une dilution des ressources, de la motivation et de l’efficacité globale. Cette activité a pour objectif de permettre un retour à l’essentiel : identifier ce qui compte vraiment, ce qui mérite du temps, de l’énergie et des moyens. Le groupe, réuni dans une même pièce, va confronter les différentes perceptions, données et expériences afin d’établir des priorités partagées et concrètes. L’atelier repose sur une méthode visuelle et interactive basée sur des matrices croisées, dans lesquelles les actions sont positionnées selon deux axes à la fois, tels que « impact versus effort » ou encore « urgence versus importance ». Cela permet de comparer des critères fondamentaux et souvent en tension dans le quotidien d’une organisation. En procédant à ces confrontations successives, les membres clarifient ensemble ce qui doit être poursuivi, abandonné ou réévalué. L’activité se veut également un outil d’alignement entre les aspirations individuelles, les besoins des usagers et les finalités collectives.
Instructions détaillées pour implémenter l’activité :
Pour mettre en place l’atelier de la carte des priorités, il convient d’abord de réunir un groupe représentatif des parties prenantes de l’organisation : membres actifs, responsables, salariés, bénévoles, usagers si possible. Dans un premier temps, chaque participant est invité à lister, individuellement ou en petits groupes, toutes les actions en cours ou envisagées dans l’organisation, sans censure ni hiérarchisation. Ces actions sont notées sur des post-it. Une fois cette première phase de collecte terminée, un grand support (feuille ou tableau) est préparé au centre de l’espace de travail. On y trace une croix formant quatre quadrants, en choisissant deux axes pertinents pour la réflexion collective. Par exemple, on peut commencer par « impact » (vertical) et « effort » (horizontal). On définit ensuite collectivement les extrémités de chaque axe : « impact faible » en bas, « impact fort » en haut, « effort faible » à gauche, « effort fort » à droite. Chaque post-it représentant une action est ensuite positionné sur la matrice en fonction de la perception collective du groupe, après discussion et justification. Ce processus se répète ensuite en utilisant d’autres paires d’axes : « urgence vs importance », « besoin de l’organisation vs besoin des bénéficiaires », « coût vs bénéfice », etc. Pour chaque nouvelle matrice, les mêmes post-it peuvent être réutilisés, ou bien de nouveaux peuvent être créés si des idées surgissent en cours de route. À la fin de l’atelier, les participants prennent le temps d’analyser les résultats : quelles sont les actions qui apparaissent systématiquement comme prioritaires ? Lesquelles semblent peu pertinentes au vu des différents critères ? Quelles actions sont stratégiques mais négligées ? Ce moment permet de faire émerger un consensus sur les actions à renforcer, réorganiser, suspendre ou abandonner. Un rapport synthétique peut être rédigé à l’issue de l’atelier pour formaliser les décisions prises, et servir de feuille de route pour les mois à venir. L’animation peut être confiée à un ou deux facilitateurs veillant à la circulation de la parole, à la gestion du temps et à la mise en forme des résultats.